LES PREMIÈRES NATIONS DOIVENT ÊTRE PLEINEMENT IMPLIQUÉES SI LE QUÉBEC COMPTE APLATIR LA COURBE À L’AIDE DE TOUTE LA POPULATION

À l’heure où les autorités du gouvernement du Québec sont mobilisées devant une crise majeure, nous avons le devoir de rappeler que la vie et la santé des populations des Premières Nations au Québec sont aussi importantes que celles de tous les autres citoyens. 

« Les faits rapportés par Radio-Canada concernant les actions prises par deux établissements d’une même région avec comme conséquence un risque accru de propagation, sont pour le moins troublants et méritent l’attention immédiate du gouvernement du Québec et des autorités compétentes en santé publique » estime Ghislain Picard, Chef de l’APNQL. L’article de la Société Radio-Canada rapporte que deux membres de la Nation Innu, qui présentaient des symptômes liés à la COVID-19 n’ont pas reçu l’attention et les consignes appropriées de deux hôpitaux sur la Côte-Nord. 

« Depuis le début de la crise, nos représentations font appel à une mobilisation substantielle de la part du gouvernement du Québec, sur le principe indéniable qu’en matière de santé publique, le gouvernement provincial a l’obligation d’exercer sa responsabilité, qui inclut les membres de nos communautés » ajoute le Chef de l’APNQL Ghislain Picard. 

Dans le but de contribuer à aplatir la courbe, les dirigeants de nos nations demandent que soient arrimées leurs actions locales avec celles des réseaux de santé publique et de sécurité civile. Nous n’insisterons jamais assez sur la réalité voulant que nos populations soient beaucoup plus vulnérables devant la pandémie. Rappelons que le surpeuplement des logements, l’éloignement géographique, la langue, les facteurs de risques psychosociaux, le haut taux de maladies chroniques, l’insécurité alimentaire et le manque de ressources et de professionnels sont autant de facteurs qui augmentent la vulnérabilité de nos populations et que les décisions et actions des autorités en santé publique doivent être adaptées à cette réalité.

Par ailleurs, l’APNQL tient à saluer la décision du gouvernement du Québec de contrôler l’accès à certaines régions où se situe une majorité de nos communautés. Elle s’ajoute aux mesures déjà adoptées par certaines communautés de contrôler ou de restreindre l’accès à leurs territoires. 

Afin de limiter la propagation au sein de nos communautés, les dirigeants des Premières Nations ont demandé dès le départ que des mesures soient prises leur permettant de pouvoir tenir des tests de dépistage localement. Même si quelques communautés ont enfin pu conclure une entente à cet effet, plusieurs autres communautés demandent d’avoir la même opportunité afin de limiter les déplacements, donc réduire les risques de propagation, et diminuer l’anxiété pour nos membres de devoir se déplacer inutilement à l’extérieur de la communauté. 

« L’incertitude et l’anxiété continueront d’augmenter. Comment aplatir la courbe dans ces conditions ? Nous sommes tous égaux devant la crise, sauf que la vulnérabilité de nos populations ajoute aux défis auxquels font face nos dirigeants. La pandémie ne fait pas d’exceptions, elle ne discrimine pas, elle ne connaît pas de frontières. L’heure n’est plus de savoir quel gouvernement est responsable de quoi. L’APNQL s’attend à ce que les gouvernements prennent leurs responsabilités », a conclu le Chef de l’APNQL. À propos de l’APNQL L’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador est l’organisme régional politique qui regroupe 43 chefs des Premières Nations au Québec et au Labrador. Suivez l’APNQL sur Twitter @APNQL.