Pauktuutit exhorte le premier ministre de concilier le financement des refuges pour femmes et enfants inuits Le financement annoncé pour les refuges autochtones exclut les femmes et les enfants inuits qui fuient la violence.

Aujourd’hui, Pauktuutit Inuit Women of Canada a demandé au premier ministre Trudeau de mettre immédiatement en œuvre au moins une des 46 recommandations propres aux Inuits contenues dans le rapport final de l’année dernière de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées (FFADA) – nommément, le financement de cinq nouveaux refuges inuits dans l’Inuit Nunangat et à Ottawa

« En 2015, le premier ministre Trudeau s’est engagé à assurer l’égalité de toutes les femmes au Canada. Cela doit inclure les femmes inuites », a déclaré Rebecca Kudloo, présidente de Pauktuutit. 

Cet appel urgent à reconsidérer le financement des refuges survient après l’annonce, vendredi, d’un financement fédéral de près de 100 millions de dollars pour la construction et l’exploitation de 12 nouveaux refuges pour les femmes et les filles autochtones. Toutefois, le nouveau financement ne comprend aucune mention de refuges spécifiques pour les femmes et les enfants inuits qui fuient la violence – malgré les discussions productives et collaboratives entre Pauktuutit et les principaux ministres et fonctionnaires fédéraux au cours des derniers mois et des dernières semaines concernant cet investissement urgent. 

Plus précisément, Pauktuutit demande un investissement immédiat de 20 millions de dollars pour cinq nouveaux refuges pour les femmes et les enfants inuits. Ce financement permettrait de construire cinq refuges polyvalents et logements de transition dont on a désespérément besoin au Nunavut et dans les régions inuvialuites, du Nunavik et du Nunatsiavut, ainsi qu’à Ottawa, qui compte la plus forte population inuite urbaine au Canada. 

Le fait que la ministre des Relations Couronne-Autochtones, Carolyn Bennett, ait annoncé jeudi dernier que le gouvernement fédéral retarderait le dépôt du Plan d’action national de la Commission d’enquête sur les FFADA, qui devait être publié d’ici juin 2020, ajoute à la déception. 

Pauktuutit a présenté au gouvernement des recommandations visant à éclairer une réponse propre aux Inuits aux appels à la justice de l’enquête sur les FFADA au moyen de deux conclusions finales à l’Enquête nationale. Il est prêt à appliquer le cadre de codéveloppement propre aux Inuits actuellement en place pour l’élaboration d’un plan d’action adapté à la culture avec les femmes inuites de partout au Canada. Il croit qu’un plan complet peut et doit être en place au plus tard en décembre 2020. 

CITATIONS DE LA DIRECTION DE PAUKTUUTIT : 

« L’annonce de la semaine dernière est profondément décevante pour les femmes inuites dont les mères, les filles, les petits- enfants et les amies ont été portées disparues ou assassinées et qui vivent dans la crainte et la dévastation découlant des taux les plus élevés de violence familiale au Canada. C’est comme si les femmes inuites avaient encore été oubliées et que nos voix étaient tombées dans l’oreille d’un sourd. » 

— Rebecca Kudloo, présidente, Pauktuutit Inuit Women of Canada 

« En raison du manque de refuges, les femmes inuites se déplacent souvent vers le sud à la recherche de sécurité. Cependant, dans des villes comme Ottawa, Winnipeg et Montréal, elles courent un risque élevé d’être davantage victimes de violence, de drogues potentiellement mortelles comme les opioïdes et d’exploitation, y compris le trafic sexuel. » — Gerri Sharpe, vice-présidente, Pauktuutit Inuit Women of Canada 

« J’ai été choqué que le Nunatsiavut n’ait même pas été pris en considération pour une partie de ce nouveau financement des refuges et que les 14 collectivités inuites du Nunavik en aient été exclues. » 

— Charlotte Wolfrey, secrétaire-trésorière, Pauktuutit Inuit Women of Canada 

FAITS PERTINENTS: 

• Les femmes inuites sont 14 fois plus souvent victimes de violence que les autres femmes au Canada. 

• Sur les 51 collectivités de l’Inuit Nunangat, 37 (73 %) n’ont pas d’endroit sûr pour les femmes et les filles inuites qui fuient la violence. 

• La demande d’investissement dans les refuges de Pauktuutit est conforme aux Appels à la justice de l’Enquête sur les FFADA, qui comprenait la recommandation « impérative » que le gouvernement fédéral « finance les maisons d’hébergement, les refuges, les maisons de transition et les logements de deuxième étape » pour les femmes, les enfants et les 2SLGBTQQIA inuits qui fuient la violence. » (Recommandation 16.9) 

• Par le passé, le ou la ministre responsable du dossier des Affaires autochtones n’avait que le pouvoir de financer les refuges dans les réserves des Premières Nations, ce qui a entraîné des lacunes flagrantes dans les politiques et les programmes destinés aux femmes et aux enfants inuits vulnérables.