Pauktuutit répond aux allégations d’abus entre les mains de la GRC du Nunavut

La présidente Kudloo demande une rencontre d’urgence avec le ministre de la Sécurité publique, Bill Blair – Le gouvernement fédéral doit s’assurer que les femmes inuites ont le droit à la sécurité de la personne respectée et garantie.

OTTAWA, le 10 juin 2020 – Aujourd’hui, Pauktuutit Inuit Women of Canada a répondu à une enquête explosive de la CBC sur la conduite de la GRC au service des 25 collectivités du Nunavut. À la suite de deux lettres de la Commission des services juridiques du Nunavut à la Commission des plaintes du public contre la GRC, l’enquête a révélé des détails choquants sur plus de 30 cas présumés d’inconduite, de mauvais traitements et de traitements inhumains envers les Inuits, en particulier les femmes. 

« En tant que femme inuite et présidente de Pauktuutit, je suis horrifiée et outrée par les résultats de l’enquête de la CBC sur les services de police au Nunavut », a déclaré Rebecca Kudloo. « Bon nombre des actions policières décrites sont en fait des actes criminels et des violations des droits de la personne. Je demande au ministre fédéral de la Sécurité publique, l’honorable Bill Blair, de me rencontrer le plus tôt possible afin de présenter un plan d’action sur la façon dont son gouvernement s’attaquera à ce racisme systémique dans les services de police de la GRC dans nos collectivités. »

L’enquête de CBC/Radio-Canada fait suite au récent appel de Pauktuutit au premier ministre Trudeau pour qu’il finance cinq nouveaux refuges d’urgence essentiels dans l’Inuit Nunangat et à Ottawa pour les femmes et les enfants inuits qui fuient la violence.

Depuis janvier, Pauktuutit travaille de bonne foi avec la commissaire de la GRC, Brenda Lucki, sur les moyens de faciliter et de suivre conjointement l’application des recommandations du récent projet de recherche de l’organisme, celui-ci ayant révélé des services de police racialisés et systémiques dans la réponse de la GRC à la violence sexiste existant dans l’Inuit Nunangat. L’organisation a demandé à la GRC de conclure un protocole d’entente avec Pauktuutit pour ce travail important et urgent. 

« Nos récentes conversations avec la GRC ont porté sur les abus historiques des femmes et des filles inuites, abus effroyables qui se poursuivent encore aujourd’hui au Nunavut, a déclaré M. Kudloo. « Aux victimes de ces actes de violence dégradants, j’ai le coeur brisé par ce que vous avez vécu. Pauktuutit est à vos côtés et continuera de préconiser vigoureusement les mesures et les investissements nécessaires pour mettre fin au racisme systémique et à la violence policière dans l’Inuit Nunangat. » 

À l’heure actuelle, Pauktuutit est en pourparlers avec des fonctionnaires du ministère fédéral des Relations avec les Autochtones de la Couronne et des Affaires du Nord au sujet de l’élaboration d’un plan d’action national inuit en réponse aux Appels à la justice dans le Rapport sur les femmes autochtones disparues et assassinées. Ce travail comprend la lutte contre la violence faite aux femmes et aux enfants inuits, en collaboration avec des partenaires stratégiques.

« Il a toujours été clair pour nous que des mesures urgentes étaient nécessaires depuis fort longtemps afin d’améliorer l’accès des femmes inuites à la sécurité en période de crise, a déclaré Mme Kudloo. « Toutefois, les conclusions de cette enquête et les incidents récents font de la police au Nunavut une priorité immédiate. » 

Mme Kudloo a déclaré que Pauktuuitit se réjouit de l’annonce faite par la ministre de la Justice du Nunavut, Jeannie Ehaloak, selon laquelle le gouvernement du Nunavut procèdera à un examen par la police civile à la suite des incidents graves mettant en cause la GRC, y compris celui impliquant un Inuit renversé par la porte d’un véhicule de police en mouvement.

Dans le rapport Addressing Gendered Violence Against Inuit Women : A review of police policies and practices in Inuit Nunangat. Pauktuutit a appelé à un changement fondamental dans la façon dont les services de police du Nord sont exécutés pour faire face à l’omniprésence et à la gravité de la violence subie par les femmes inuites. Plus précisément, le rapport détaille 15 recommandations visant à faire passer les policiers d’une force externe à la collectivité, à une force interne et alliée à la collectivité.

Les recommandations portent sur les services de police culturellement compétents, les comités consultatifs inuits, les services de police tenant compte des traumatismes, de la formation sur la violence visant le genre et des protocoles policiers sexospécifiques. Le rapport souligne également la nécessité de la présence d’agentes pour récolter les déclarations dans les cas de violence faite aux femmes. Enfin, les recommandations proposent l’adoption de relations décolonisée inspirée de la vision du monde et des connaissances culturelles inuites. 

Le financement de l’étude a été fourni par le Programme de contribution à l’élaboration de politiques de Sécurité publique Canada, avec des contributions en nature de Pauktuutit Inuit Women of Canada et de l’Université du Manitoba. Pour obtenir la version intégrale du rapport, visitez :https://bit.ly/37gYdPf.