Le gouvernement Legault revoit le cours Éthique et culture religieuse pour lui donner un contenu plus tourné vers la « citoyenneté québécoise ». Le projet s’inscrit dans la nouvelle idéologie nationaliste dont le premier ministre François Legault se fait le champion. L’initiative du premier ministre soulève de nombreuses inquiétudes, dont celles de l’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador (APNQL).
« À quel message aux jeunes québécois peut-on s’attendre de la part d’un gouvernement provincial qui s’acharne à nier les racines profondes de la discrimination et du racisme qui en font un fléau systémique? À quel message aux jeunes québécois peut-on s’attendre de la part d’un gouvernement provincial qui s’acharne, non seulement à nier, mais à combattre devant les tribunaux l’existence même de droits fondamentaux des Premières Nations, dont celui à l’autodétermination, à se gouverner selon leurs droits, coutumes et traditions. Si l’on se fie aux affirmations et aux gestes posés quotidiennement par le gouvernement Legault, les jeunes québécois se feront convaincre qu’il est légitime et juste d’avoir construit la richesse collective du Québec sur le dos des Premières Nations, en les privant du droit à leurs territoires et à leurs ressources. Que les droits de la « nation québécoise » en matière de culture, de langue de patrimoine sont supérieurs à ceux des autres nations qui cohabitent sur le territoire et que cette suprématie nationale est légitime? L’APNQL est très inquiète que cette initiative à fort contenu nationaliste du gouvernement Legault, qui pourrait pourtant être un pas en avant vers la Réconciliation systémique que proposent les Premières Nations aux Québécois, nous ramène des années en arrière. Il y a d’autres façons de construire la fierté nationale », souligne Ghislain Picard, chef de l’APNQL.