Mohawk Council of Kanesatake

Le Conseil Mohawk de Kanesatake souhaite publier la déclaration suivante en réponse aux actions de la Police Provinciale de l’Ontario hier sur le territoire Mohawk de Tyendinaga, berceau du ‘Peacemaker’. 

Le Grand Chef et les Chefs du Conseil Mohawk de Kanesatake ont l’intention d’exprimer leur ferme condamnation des mesures prisent hier contre les membres de leur communauté sœur, occupant le territoire Mohawk non cédé de Tyendinaga. 

Nous voudrions rappeler au Gouverneur Général ainsi qu’au Canada, qu’en ce qui concerne les arrestations de l’OPP, plusieurs voies de négociation et de règlements pacifiques étaient à portée de main pour résoudre le conflit. 

Nous avons aussi appris aujourd’hui qu’une injonction, accordée au Chemin de Fer Canadien Pacifique, pourrait être utilisée contre des membres de notre communauté sœur, Kahnawake. Il n’y a pas de mots qui puissent exprimer à quel point nous sommes profondément préoccupés en ce moment par la direction vers laquelle mène un tel chemin. 

Nous tenons également à rappeler que l’économie Canadienne, qui, nous le savons, a subi les conséquences des événements des derniers jours, a été, cependant, entièrement bâti sur les terres et les ressources que les peuples autochtones ont partagés et partagent encore aujourd’hui avec les colons Canadiens. Les lois coloniales ont historiquement cherché, non seulement à justifier l’appropriation de nos terres et ressources, mais ont aussi fourni les mécanismes nécessaires à entraver le partage équitable des richesses ; richesses créées en exploitant nos terres et ressources. L’ironie du sort veut que ces mêmes lois coloniales soient maintenant utilisées pour procéder à des arrestations et expulser, une fois de plus, notre peuple de nos terres, et ce, au nom de la protection de cette économie, tout en refusant de s’attaquer aux causes profondes des blocus. 

Les actions qui ont été perpétrées par le passé contre notre peuple, et à de multiples circonstances et occasions, se sont révélées avoir des conséquences désastreuses tant pour notre peuple que pour les relations de Nation à Nation. Il est pénible de voir, une fois de plus, l’histoire en marge de se répéter à nouveau. Le leadership du Gouverneur Général et du Canada doit comprendre qu’à la fin de chaque injonction demandée contre des défenseurs des terres, il y 

a escalade. Ce dont le peuple et le pays ont besoin en ce moment, c’est d’une accalmie, jusqu’à ce que cette situation soit résolue de manière pacifique. 

Les peuples autochtones du monde entier sont plus connectés et unifiés que jamais. Les plus hautes instances juridiques du pays ont statué à maintes reprises à propos des répressions systémiques auxquelles notre peuple est toujours confronté. Les non-autochtones sont de plus en plus informés sur les questions autochtones et manifestent plus de solidarité que jamais envers nos causes. C’est dans ce contexte que nous appelons le Gouverneur Général ainsi que les dirigeants du Canada à tirer les leçons des erreurs du passé, à trouver des moyens de résoudre ce conflit par d’autres moyens qui n’impliquent pas le recours à la force envers des manifestants pacifiques sur leurs propres terres. Nous les appelons également à tenir leurs promesses de renouer les relations avec leurs alliés les plus importants et les plus proches. 

Nous saisissons cette occasion pour rappeler au Gouverneur Général et au Canada de mettre en œuvre et de respecter la Déclaration des Nations Unis sur les Droits des Peuples Autochtones, comme dans le cas présent les articles 10 et 26, qui stipulent que: 

Article 10 

Les peuples autochtones ne peuvent être enlevés de force à leurs terres ou territoires. Aucune réinstallation ne peut avoir lieu sans le consentement préalable — donné librement et en connaissance de cause — des peuples autochtones concernés et un accord sur une indemnisation juste et équitable et, lorsque cela est possible, la faculté de retour. Article 26 

1. Les peuples autochtones ont le droit aux terres, territoires et ressources qu’ils possèdent et occupent traditionnellement ou qu’ils ont utilisés ou acquis.

2. Les peuples autochtones ont le droit de posséder, d’utiliser, de mettre en valeur et de contrôler les terres, territoires et ressources qu’ils possèdent parce qu’ils leur appartiennent ou qu’ils les occupent ou les utilisent traditionnellement, ainsi que ceux qu’ils ont acquis.
3. Les États accordent reconnaissance et protection juridiques à ces terres, territoires et ressources. Cette reconnaissance se fait en respectant dûment les coutumes, traditions et régimes fonciers des peuples autochtones concernés.