Mohawk Council of Kanesatake Communiqué de presse Pour diffusion immédiate

Le Conseil Mohawk de Kanesatake (CMK) souhaite faire la déclaration suivante afin de clarifier notre position sur les points de contrôle prévus au parc d’Oka et sur d’autres sites, situés autour de notre établissement immédiat, dans les territoires non-cédé. 

En tant que Grand Chef, ainsi qu’avec les chefs du Conseil, nous avons pris les mesures nécessaires pour déclarer l’État d’Urgence le 23 mars 2020. À ce moment-là, nous avons créé l’Unité d’Intervention d’Urgence (I.U.I.) afin de gérer la pandémie avec toutes les ressources disponibles à Kanesatake, tandis que le Conseil soutiendrait l’I.U.I. de façon politique et financière au mieux de nos capacités. 

L’I.U.I. a depuis fait des progrès incroyables, et ce en très peu de temps, et continue de le faire dans des conditions difficiles, tout en aidant à la distribution de nourriture à nos plus vulnérables ainsi qu’à d’autres problèmes de sécurité. 

L’une des questions les plus difficiles à faire face pour l’I.U.I, est de rester à l’écart de toute perception politique et c’est pourquoi, en tant que Grand Chef, je reste d’office à la table de l’I.U.I afin de remplir mon rôle de liaison entre l’I.U.I et le CMK. 

En tant que Grand Chef, et avec le soutien des Chefs du Conseil, j’ai fait des demandes de ressources auprès de la Santé Publique, au nom de l’I.U.I. afin que nous puissions mettre sur pieds une clinique mobile communautaire de dépistage, ainsi que pour opérer d’éventuels points de contrôle dans le but ultime de garder les non-résidents hors de Kanesatake pendant cette pandémie. 

Tous les commerçants ont accepté les exigences du CMK de fermer leurs entreprises, car ces dernières attiraient un grand nombre de clients en provenance de zones fortement infectées, posant ainsi une menace sanitaire directe et indirecte pour les habitants de notre territoire et celui de nos voisins. 

L’I.U.I. était en train de décréter les points de contrôle en embauchant notre population locale pour l’aider dans cette tâche, lorsque le maire d’Oka m’a appelé pour voir si une coopération était possible dans le but de protéger 

nos deux peuples. Je lui ai expliqué que l’I.U.I. était l’autorité pendant cette pandémie et qu’il devrait parler avec eux de sa demande. 

M. Quevillon a ensuite contacté l’I.U.I., et une discussion a eu lieu où ils ont invité le maire à leur table pour élaborer un plan commun. Le maire a dit qu’il devrait parler à son conseil avant de s’engager dans une réunion. 

Au cours de notre discussion, j’ai déclaré à plusieurs reprises que la politique devait être mise de côté et que notre objectif commun devait être la préservation de la santé dans la région. Ces propos n’ont malheureusement pas été reflétés lorsque le maire a publié sur les médias sociaux que «les Mohawks mettraient un point de contrôle sur notre (Oka) territoire » avec le soutien de la municipalité. 

L’I.U.I. n’a jamais eu l’intention d’utiliser le prétexte de la sécurité et la santé de nos membres pour affirmer de notre territoire. Notre motivation est de protéger notre population dans les limites d’Oka, et par extension tous les citoyens de la région. 

Nous pensons que le commentaire à l’appui des points de contrôle du maire aurait pu être écrit sans mentionner l’affirmation du territoire et qu’un message de coopération mutuelle aurait été plus utile à tous. 

En tant que Grand Chef, il est de mon devoir de répéter que l’I.U.I. poursuivra son plan de mise en place des points de contrôle sans prendre de positions, ni tenter de faire de déclarations politiques, et ce, tout en restant ferme dans son mandat de protéger la santé de notre région. 

Je dois également ajouter pour plus de clarté que nous n’avons pas demandé et ne demanderons pas la permission d’atteindre notre objectif commun de préserver des vies humaines et de les mettre à l’abri de ce virus, ainsi que de rappeler que c’est la politique mondiale qui a amené cela ici et que seul nos experts, non impliqués politiquement, nous aideront à nous en sortir. 

Enfin, je ne parle pas au nom de l’I.U.I., mais je suis convaincu qu’en dépit des manèges politiques, l’I.U.I. tend toujours la main à la coopération mutuelle avec le maire d’Oka ainsi qu’avec toute autre entité poursuivant les mêmes objectifs mentionnés préalablement.