ENFANTS DES PREMIÈRES NATIONS : LORSQUE LE GOUVERNEMENT LEGAULT S’INSPIRE DES PENSIONNATS INDIENS

fanql

À l’origine du drame des pensionnats indiens et de leurs  conséquences toujours présentes et douloureuses un siècle plus tard, il y avait la volonté des  gouvernements dit « supérieurs » et des autorités religieuses de dire aux parents et aux familles  des Premiers Peuples qu’ils n’avaient pas la compétence pour élever leurs enfants. Les parents se  voyaient forcés à cesser de transmettre leurs coutumes ancestrales, leurs langues et leur mode de  vie à leurs enfants. Les autorités gouvernementales et religieuses en place ont pris les grands  moyens et utilisé toutes les stratégies possibles pour imposer leurs valeurs, ou ce qu’ils croyaient  être les « vraies » valeurs, aux enfants des Premier Peuples. C’était il y a cent ans. Tous s’accordent  aujourd’hui pour condamner la suprématie d’une culture sur celle des autres, cette approche  colonialiste détestable. Considérant les nombreux rapports, recommandations et données dont  nous disposons pour améliorer la situation des enfants et familles des Premières Nations au  Québec, y compris le récent raport de la Commission Laurent, la réalité devrait être toute autre.  Or, ce n’est pas le cas. 

Nous sommes en 2021. Pourtant, le gouvernement provincial mène, depuis près de deux ans, une  contestation de la validité constitutionnelle d’une loi adoptée par le Parlement du Canada, soit la  Loi concernant les enfants, les jeunes et les familles des Premières Nations, des Inuits et des Métis (Loi fédérale). L’APNQL et la CSSSPNQL interviennent dans ce renvoi constitutionnel qui sera  entendu devant la Cour d’appel du Québec au cours de cette semaine, du 14 au 16 septembre. La plaidoirie de l’APNQL et de la CSSSPNQL sera pour sa part entendue par la Cour dans la journée  de jeudi 16 septembre.  La Loi fédérale établit des principes nationaux en matière de services aux enfants et aux familles  autochtones et affirme la compétence des Premières Nations, des Inuit et des Métis d’adopter et  d’appliquer leurs propres lois en ce qui a trait aux services à leurs enfants et familles, un droit que  le gouvernement du Québec continue de nier. Le gouvernement Legault s’entête à imposer sa Loi  sur la protection de la jeunesse, ses règlements, ses normes, sa vision, son autorité… Cette loi  québécoise ne reconnait l’autonomie des Premières Nations qu’à l’intérieur d’un régime limité de  délégation de responsabilités qui ne résout pas le problème, puisqu’il enferme les Premières  Nations dans le carcan de l’approche de protection inadaptée à leurs besoins. Pourtant, la ferme  volonté d’imposer sa propre culture à d’autres peuples demeure, même en 2021, et ce, malgré les  ravages que cette façon de faire a pu causer.

« Le Québec choisit la défense de ce qu’il appelle ses « compétences » au détriment de la capacité  des Premières Nations de gérer leurs propres services à leurs enfants et à leur famille. Les impacts  de la tragédie des pensionnats indiens sont toujours bien présents. Le gouvernement Legault lui même les dénonce… Les leçons de l’histoire ont-elles été bien comprises? On peut et on doit poser  cette question au gouvernement Legault si on veut éviter que cette histoire se répète. Il faut se  préoccuper davantage de l’héritage que nous laisserons derrière nous », a déclaré le chef de  l’APNQL, Ghislain Picard. 

À propos de l’APNQL  

L’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador est l’organisme régional politique qui  regroupe 43 chefs des Premières Nations au Québec et au Labrador. Suivez l’APNQL sur Twitter  @APNQL.